En 1995, le point de départ de mon travail est le photomaton. Je suis entrée dans la cabine avec mes peintures. J’ai accidentellement raté mes cadrages, et laissé dépasser une main, un œil…
Cette maladresse m’a motivé à exploiter d’avantage l’espace et le temps sous différents angles. J’ai d’abord pris conscience de l’instantané. J’ai mis en scène « La mort du photomaton » en quatre temps, en remplaçant l’appareil photo par un pistolet fictif et en simulant un meurtre. Quelque temps après, je tombe nez à nez avec un article de journal où les condamnés à mort croyaient être pris en photo alors qu’ils y étaient exécutés !
Les cabines situées dans des espaces publics, inventent un espace intermédiaire, entre le domaine de l’intime et du public.
J’ai procédé à diverses expériences, dans le domaine du portrait et du nu.
J’ai construit des installations vidéos interactives dans des lieux de proximité comme les toilettes ou un ascenseur. J’y invite le public à peindre sur la vitre de la cabine, pour faire apparaître des visages colorés en transparence par la peinture sur verre. Cette installation fonctionne très bien avec tout public.
J’utilise le photomaton comme un carnet de croquis, où je projette des idées spontanées, et où peut se déployer par la suite des installations, des vidéos…qui ouvriront des pistes à différents projets. Par exemple, en Martinique, j’ai collé des étiquettes de prix sur mon visage, « I’m a number , i’m not a free man », et cela m’a amené à faire une tapisserie du journal France-Antilles, dans une maison abandonnée.